La biographe de Sebastian Kurz dans une interview avec Birgit Medlitsch.

Judith Grohmann. L’auteure.

Birgit Medlitsch: Vous êtes l’auteure de divers livres de non-fiction, allant de « Phénomène Ösi » à « Mozart », « Pilotes », « Unités spéciales de police » à « Abbé Gregor Henckel Donnersmarck » et les « Secrets de réussite des entrepreneurs autrichiens ». Votre biographie autorisée de Sebastian Kurz a été publiée en septembre 2019. Comment est née l’idée de cette biographie?
Judith Grohmann: J’ai pris l’habitude de ne jamais suivre le courant dominant et de ne jamais limiter mes livres à un seul domaine. Au cours de mon travail de journaliste, j’ai observé la carrière de Sebastian Kurz pendant de nombreuses années et je me suis demandée comment quelqu’un pouvait avoir autant de succès dans la politique autrichienne à un si jeune âge. C’était le point de départ pour le livre.

« Sebastian Kurz : La biographie officielle. » Le livre.

Y a-t-il eu des contacts avec Sebastian Kurz avant cette idée, et comment le projet «Biographie» est-il ensuite entré dans la phase de mise en œuvre?
Judith Grohmann: Après une interview avec lui lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, l’idée du livre est devenue plus concrète et j’ai commencée à rassembler du matériel. Lorsque Sebastian Kurz est finalement devenu chancelier, j’ai commencée à rédiger le manuscrit.

Pour beaucoup de gens, il s’agit d’un domaine complètement inconnu, mais fascinant: l’écriture d’un livre. Qu’est-ce que ça fait d’écrire une biographie d´une personnalité? Et puis: comment procéder et comment « fonctionne » la communication avec la personne dont vous écrivez la vie?
Judith Grohmann: Écrire une biographie nécessite, outre des connaissances de base, beaucoup de recherches, de nombreux entretiens et le filtrage des bonnes personnes dans plusieurs domaines. J’ai parlé avec 40 personnes pour la biographie de Sebastian Kurz. C’est beaucoup. Mais il était important pour moi d’obtenir différents points de vue et analyses et de les intégrer. C’est pour cette raison qu’outre les compagnons de longue date, la famille et les hommes/femmes politiques, divers journalistes et politologues actifs au niveau international et, ce qui est particulièrement important, la communauté juive ont tous également eu leur mot à dire.

Y a-t-il une question que vous auriez aimé poser à Sebastian Kurz mais que vous n´ avez pas posée?
Judith Grohmann (en souriant): Je pense que je peux lui poser n’importe quelle question et il aura certainement une réponse adéquate et adaptée.

Je vis souvent des conversations dont je retire un message ou une idée, quelque chose qui me fait réfléchir, m’occupe longtemps ou change ma façon de voir les choses. Avez-vous pu retirer quelque chose de ce genre de vos conversations avec Sebastian Kurz?
Judith Grohmann: En tant qu’homme politique, Sebastian Kurz a toujours voulu faire quelque chose de bien pour la société. Il a beaucoup discuté avec des gens de tous horizons pour découvrir ce qui était important pour eux, ensuite il a soigneusement réfléchi, puis a commencé à élaborer des stratégies et des lois avec son équipe.

« Sébastien Kurz. La vérité. » Le film.

Le 21 septembre était la soirée d´ouverture du documentaire « Sebastian Kurz. La vérité. » Vous avez écrit le scénario de ce film. Comment est née l’idée du film?
Judith Grohmann: J’ai rencontré le réalisateur Jakov Sedlar il y a plus d’un an et nous avons parlé longtemps. Au cours de cette conversation, il a évoqué la politique autrichienne et m’a demandé ce qu’était devenu Sebastian Kurz. Nous avons eu une longue discussion ce soir-là et j’ai remarqué que le parcours politique de Sebastian Kurz était suivi avec un grand intérêt de l’étranger.

Comment est née la collaboration entre le réalisateur croate Jakov Sedlar et vous?
Judith Grohmann: Après notre première rencontre et conversation, le réalisateur Jakov Sedlar s’est montré intéressé par la biographie du chancelier. Je l’ai donc traduite et je lui ai envoyé cette traduction. Après avoir lu le livre, nous nous sommes revus et il m’a demandé si je pouvais imaginer travailler avec lui sur un film documentaire sur Sebastian Kurz. J’ai trouvé cela fascinant et j’ai accepté.

Si l’on « produit » un tel documentaire sur la vie d’une personne, est-il difficile de faire la lumière sur tous les aspects de sa personnalité et de faire interviewer ses compagnons de route?
Judith Grohmann: Seul quelqu’un qui l’a suffisamment observé en tant qu’homme politique et qui a suivi pas-à-pas sa carrière peut éclairer certains aspects de la personnalité de l’ancien chancelier. Vu sous cet angle, ce n’était pas vraiment difficile pour moi.
Notre film montre un aspect extrêmement important de son travail en tant que chancelier, à savoir la lutte contre l’antisémitisme et l’engagement de Kurz en faveur de l’amélioration des relations entre l’Autriche et Israël. C’est pour cette raison que nous avons décidé de voyager principalement à l’étranger pour interviewer des compagnons qui n’agissent pas de manière capricieuse devant la caméra, mais qui rapportent plutôt honnêtement ce qui se passe.
Outre Sebastian Kurz lui-même, le film présente des interviewés en Israël, en France, au Canada et aux États-Unis. Les interviewés ne sont donc pas des personnes qui pourraient bénéficier de quelque manière que ce soit du film par leurs actions. Ils ont tous une très bonne réputation. Le réalisateur Jakov Sedlar a également pu engager l’acteur hollywoodien Armand Assante (connu dans « La bidasse », « Les armes du pouvoir », « Jimmy Hoffa » et « American Gangster ») comme narrateur voix-off.

Le public n’était même pas au courant de la production de ce film. Les informations sur le film n’ont été publiées que le 19 septembre et la première a eu lieu deux jours plus tard. Comment ont-ils pu garder le secret aussi longtemps?
Judith Grohmann: Nous avons demandé à tous ceux qui ont travaillé avec nous, de ne pas en parler, et tout le monde s’est conformé.
Nous en sommes très fiers.

Avez-vous montré le film à Sebastian Kurz avant sa sortie?
Judith Grohmann: Oui, nous lui avons montré le film.

Sébastien Kurz. L’être humain.

Il existent plusieurs livres et actuellement trois films sur Sebastian Kurz. Que pensez-vous, qu’est-ce qui rend Sebastian Kurz si intéressant pour que les gens s’intéressent à lui à ce point? Pourquoi est-ce ainsi?
Judith Grohmann: La politique s’est transformée en un monde dans lequel il y a très peu de véritables héros politiques. Malheureusement, les James Bonds en politique sont devenus rares. C’est pour cette raison qu’une personnalité comme Sebastian Kurz se démarque au niveau international. Il est devenu ambassadeur de l’Autriche dans le monde entier, ce qui constitue une réussite impressionnante.

Vous avez passé beaucoup de temps avec Sebastian Kurz et vous le connaissez bien sûr mieux que la plupart des gens. Qu’est-ce qui le définit en tant que personne?
Judith Grohmann: Sebastian Kurz est authentique, honnête et très engagé et, en tant que homme politique, il s’est clairement engagé à améliorer les choses pour les Autrichiens.

Merci, Judith, pour cette interview.